« Pavé Alexandre Astier est un génie » : différence entre les versions
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Kaamelott est considéré comme un délire de chouffin, et beaucoup de forumeurs trouvent l'engouement autour d'Alexandre Astier exagéré, d'où ce pavé probablement ironique. | Kaamelott est considéré comme un délire de chouffin, et beaucoup de forumeurs trouvent l'engouement autour d'Alexandre Astier exagéré, d'où ce pavé probablement ironique. | ||
L'auteur est J-V-C-D et il l'a publié sur ce [https://www.jeuxvideo.com/forums/42-51-76368221-1-0-1-0-alexandre-astier-est-un-genie.htm topic] | |||
{{BoxPavé|Pavé=Je vais faire très court et aller droit au but, mais Alexandre Astier, contrairement à ce que pense la masse est un génie. | |||
Alexandre Astier est un artiste complet dont le génie se manifeste à plusieurs niveaux : en tant que scénariste, réalisateur, acteur, compositeur, monteur, et plus largement comme créateur d’un univers narratif et esthétique singulier. D’abord, son œuvre majeure, la série Kaamelott, constitue un terrain d’expérimentation où se déploient humour, drame, épique, introspection et invention linguistique, ce qui montre une originalité rare. Il ne se contente pas de revisiter la légende arthurienne dans un cadre convenu ; il la déconstruit, la réinterprète, la modernise, et le fait avec un rythme et une tonalité qui lui sont propres. Cette capacité à métisser les genres montre une forme de génie : il est capable de naviguer entre la comédie pure, le drame profond, l’épopée héroïque et la poésie subtile. Il l’a lui-même exprimé : « Je ne veux pas satisfaire les fans de Kaamelott, je veux les surprendre ». Cela témoigne d’une ambition de dépassement, de ne pas rester dans la simple redite de ce qui plaît, mais de chercher à surprendre, à renouveler, à élever. Cette dimension de surprendre et de renouveler est caractéristique d’un esprit génial qui ne se contente pas d’un succès mais cherche à le transcender. Ensuite, Alexandre Astier est un artisan-auteur au sens plein du terme : il endosse de nombreuses casquettes, ce qui lui permet de contrôler de façon plus ou moins fine l’ensemble de la chaîne de création. Dans une interview il déclare que pour Kaamelott il est « oui, mais seulement jusqu’à un certain point. Kaamelott, c’est moi pour l’écriture, la mise en scène, le montage et la musique. Ces domaines ont en commun le rythme et le mouvement ». Cette maîtrise de plusieurs registres artistiques n’est pas commune et permet une cohérence forte de l’œuvre. Le fait de composer la musique, de monter ses scènes, d’écrire et de diriger témoigne d’une vision d’auteur intégrée, ce qui est souvent réservé aux grands auteurs dans l’histoire du cinéma ou des séries. Cela confère à son travail une singularité, un style identifiable, et une “voix” artistique claire. De plus, il y a chez lui un travail sur le langage, sur le rythme, sur la forme : il ne fait pas simplement “une série”, il explore ce que peut être une œuvre télévisuelle, un film, une bande-dessinée ou un spectacle vivant. Dans l’entretien très technique « Secrets de montage, mixage, scénario… », on lit que « interviewer Alexandre Astier n’est pas chose facile tant son œuvre est diverse. (…) J’ai trouvé l’essentiel de ses réponses passionnantes ». Cette diversité est justement un indice de la profondeur de sa pensée artistique, et du fait qu’il réfléchit non seulement aux histoires qu’il raconte mais à la manière dont il les raconte. Un génie ne se contente pas de raconter des histoires, mais de questionner les moyens, les supports, les formes. En outre, son rapport à la comédie est intéressant et original : il se revendique auteur de « comédie dramatique », d’un vernis comique sur un fond sombre, d’une comédie qui assume ses penchants noirs : « J’ai écrit une comédie qui assume tous les penchants noirs de ses personnages ». Cette approche prouve qu’il ne traite pas l’humour comme une fin en soi, mais comme un vecteur pour explorer des zones plus profondes, plus complexes, plus humaines. Cette capacité à mêler légèreté et gravité, à faire rire tout en faisant réfléchir, à mélanger les tons, est une marque d’exception. Il y a aussi une autre dimension de son génie : la capacité à surprendre le public tout en conservant une cohérence interne forte. Dans l’interview, il affirme qu’il ne veut pas “satisfaire” les fans, mais les surprendre. Cela montre qu’il accepte le risque, la prise de pari, la rupture, et qu’il ne reste pas dans le confort de ce qu’on attend. Cette audace artistique est caractéristique des grandes figures. Ensuite, on peut évoquer la dimension collaborative et humaine de son travail : dans l’interview il explique que « faire des films, c’est ma manière d’aller vers les autres… beaucoup de mes amis sont des collaborateurs avec qui je fabrique des choses ». Cela montre que même s’il est auteur total dans une certaine mesure, il n’isole pas son travail dans une tour d’ivoire, mais s’appuie sur une communauté, des acteurs, des artisans, des techniciens, et qu’il envisage la création comme un collectif. Un génie n’est pas nécessairement un solitaire mais peut mobiliser de nombreux talents, et c’est ce qu’il fait. Ensuite, d’un point de vue narratif et thématique, Alexandre Astier injecte dans ses récits des tensions qui dépassent la simple farce ou la simple quête héroïque : il introduit la remise en question, la solitude du chef, le doute, l’usure, la fin d’un idéal. Dans l’entretien de 2025, il commente que dans le film « l’Arthur » qu’il met en scène est « à bout de forces… il doute de sa légitimité ». Ainsi il enrichit la légende arthurienne d’une dimension humaine, contemporaine, introspective. Il ne se contente pas de reproduire les codes, mais il les actualise, les renouvelle, et donne aux personnages une profondeur psychologique. Cette capacité à mêler épique et intime, grand spectacle et question personnelle, est l’un des signes d’un génie narratif. Il y a aussi un travail stylistique dans sa façon de penser la série et le film : il parle de “chaque scène est une petite montagne à gravir”. Ce souci de l’échelle, de la précision, de la rigueur du plan, du montage, du son, montre qu’il aborde son art de manière physique, presque sculpturale, et non comme une simple production. Ce souci de l’artisanat est typique d’un artiste qui ne lâche pas le moindre détail. D’un point de vue de l’impact culturel, Kaamelott est devenu un phénomène populaire en France, mêlant un public large, des références historiques et mythiques, de l’humour, du langage, des clins d’œil, des codes modernes. Le génie ici réside aussi dans la capacité à construire une langue, une culture populaire, un univers reconnaissable, pénétrant, qui imprègne le public, qui fédère, qui fait corps. Il ne s’agit pas seulement d’un succès commercial, mais d’une œuvre qui marque, qui entre dans l’imaginaire collectif. Le fait même que de nombreuses personnes sur des forums parlent d’“Astier est un génie” en dit long. Bien sûr, l’appel à “génie” peut être discuté, mais il est clair qu’il excède largement la moyenne. Un autre aspect essentiel est sa capacité à évoluer, à ne pas se reposer sur ses lauriers. Comme il l’indique, l’adaptation cinématographique ne visait pas à simplement prolonger la série, mais à proposer quelque chose de nouveau : « L’histoire est la même. La façon de raconter, elle, suit mes envies. (…) J’avais peut-être envie de déconner. » Cette volonté d’évolution, de ne pas demeurer dans un confort déjà acquis, révèle une quête, un désir d’élargissement de l’art, ce qui est souvent le signe d’un artiste de génie. On pourrait aussi évoquer la dimension musicale de son travail : bien que moins souvent commentée par tous, il compose la musique de ses œuvres, ce qui ajoute encore un niveau de maîtrise et de cohérence artistique. L’intégration de la musique et du montage et de l’écriture dans une même vision est rare. Le génie, dans ce sens, est cette capacité à articuler plusieurs disciplines autour d’une œuvre unique. Il y a aussi la dimension lexicale et linguistique : il joue sur le vocabulaire, les répliques, le rythme du dialogue, dans Kaamelott on retrouve des mots, des tournures, des expressions qui sont devenues cultes, un langage reconnaissable. Alexandre Astier a évoqué qu’il prêtait attention au son des mots, à la sonorité des répliques. Cela montre qu’il n’écrit pas seulement des dialogues pour ce qu’ils disent, mais pour ce qu’ils sonnent, ce qu’ils effectuent dans l’oreille, dans la bouche du spectateur ou de l’acteur. Cette attention à la forme du verbe, à la musicalité de la phrase, est un indicateur de raffinement artistique. En addition, il y a un travail sur la temporalité et le format : Kaamelott alterne des épisodes très courts, des formats inhabituels, puis passe au cinéma, au long métrage, avec une autre échelle, d’autres ambitions. Cette flexibilité de format est rare et témoigne d’un esprit qui ne se limite pas à une catégorie ou un format imposé. Il sort des cadres, se module, se transforme. Cette liberté formelle est aussi une composante du génie créatif. On peut aussi souligner qu’Alexandre Astier semble parfaitement conscient de ce qu’il fait, de ses choix, de ses limites, de son identité. Il dit qu’il ne peut pas tout faire, qu’il reste “jusqu’à un certain point” la série, mais que le collectif est immense. Cette humilité relative, combinée à cette ambition, est une bonne combinaison pour un artiste d’envergure : il sait ce qu’il veut, il sait où sont les limites, mais il ne craint pas de tenter, de prendre des risques. Enfin, le fait qu’il embrasse la complexité, les contradictions, la nuance, est un autre marqueur. Il ne simplifie pas indûment l’univers qu’il crée ; il y a du chaos, de la tension, du doute, de l’usure, de l’échec. Il a dit : « Je ne suis pas un homme très social, je vois peu de monde. Faire des films, c’est ma manière d’aller vers les autres. » Cela suggère que même sa démarche artistique est en tension entre solitude et partage, ce qui nourrit une complexité personnelle qu’on peut ressentir dans ses œuvres. En somme, Alexandre Astier incarne ce que l’on pourrait appeler un “génie populaire” : capable de parler à un large public tout en restant exigeant, créatif, innovant. Il n’est pas enfermé dans une tour d’ivoire ou dans l’art pour l’art, mais il élève le divertissement, il redéfinit la comédie, il redonne à la série et au film une dimension d’auteur. Ce mélange d’honneur à l’artisanat, de maîtrise multi-disciplinaire, d’invention formelle et linguistique, d’ambition narrative et populaire, d’audace et d’humilité, voilà ce qui fonde selon moi son statut de génie. Bien sûr, tout n’est pas parfait, et les critiques existent (certains estiment que certaines parties de son œuvre sont moins réussies, ou que la réalisation et le montage pourraient être améliorés) mais le génie ne requiert pas la perfection absolue, mais l’originalité, la vision, l’impact, le dépassement. Comme un internaute l’a résumé sur un forum : « Pour moi Astier il a un génie, et c’est celui de raconter des histoires. Il écrit des dialogues incroyables et il tisse ses personnages d’une manière qui est super intéressante, en jouant tout le temps avec son format. Dans ce domaine il atteint des sommets qu’on peut appeler du génie. » Cette citation supporterait l’idée que sa force principale est narrative mais que cela suffit à justifier l’emploi du mot génie dans ce domaine particulier. On peut détailler encore : en tant que scénariste, Alexandre Astier a su créer un univers riche en micro-références, en clins d’œil, en jeux de langage, ce qui donne une densité à son récit. Le spectateur ne reçoit pas seulement une histoire mais un environnement, une atmosphère, un style. Le travail sur l’univers, sur les personnages secondaires, sur la mythologie interne, est raffiné. Ce type de construction est propre aux œuvres de grande portée. Ensuite, en tant que metteur en scène et réalisateur, il a réussi à porter un projet ambitieux de série vers le cinéma, ce qui implique la gestion de budgets, d’échelles, de production beaucoup plus lourdes, et pourtant il conserve sa signature, son style, ce qui n’est pas donné. Dans l’entretien, il rappelle que le tournage représentait « cent jours de tournage », que « chaque scène devient une petite montagne à gravir ». Cela révèle qu’il aborde le cinéma avec la même rigueur que la série, avec la même attention au détail. En tant que compositeur, il contribue à donner une couleur sonore à son œuvre, ce qui renforce l’identité artistique. En tant que monteur, il décide du rythme, des ellipses, de la structure, ce qui lui permet de modeler l’expérience spectateur de façon très directe. Cela lui donne une liberté rare. Ces différents rôles conjoints montrent que son génie n’est pas mono-dimensionnel mais multi-facettes. Il est rare de trouver un auteur aussi complet dans le secteur audiovisuel français, capable d’écrire, de réaliser, de composer, de monter avec une vision unifiée. Ajoutons encore qu’il a fait preuve d’une longévité et d’une constance dans l’invention : la série Kaamelott a évolué sur plusieurs “Livres” (saisons) et puis a donné lieu au cinéma. Cette évolution montre un artiste qui n’est pas figé mais qui explore, qui avance, qui prend le temps de construire. Il ne se contente pas du hit, du succès immédiat ; il travaille à l’œuvre. Et ce temps long, cette patience, ce soin sont aussi la marque d’un génie qui n’opère pas uniquement par flash mais par constance. Il a aussi su fédérer un public et créer une communauté, ce qui renforce l’impact culturel. Le génie c’est aussi faire œuvre collective, faire sens pour beaucoup, faire que l’œuvre résonne. Enfin, on peut mentionner qu’il n’a pas peur d’aborder des thèmes graves ou complexes dans un format populaire : la légende d’Arthur devient prétexte à parler du pouvoir, de la responsabilité, de la légitimité, de l’usure, du doute, de la faillite, de la solitude. Cette dimension philosophique n’était pas nécessairement requise pour faire rire ou divertir, mais Alexandre Astier l’a intégrée dans son récit, ce qui donne une profondeur rare. Il dit lui-même qu’« être chef, c’est être seul ». En conclusion, je dirais que qualifier Alexandre Astier de génie est parfaitement justifiable à condition de préciser dans quel domaine : celui de la narration audiovisuelle populaire et exigeante, de la mise en forme artistique et de la création d’un univers cohérent et singulier. Il ne faut pas entendre “génie” comme un mythe inaccessible mais comme une personne dont la vision, l’invention, la maîtrise et l’audace font que son œuvre sort de l’ordinaire et marque durablement. Alexandre Astier, par sa capacité à conjuger humour, drame, épopée, introspection, par son travail sur le rythme, le langage, la forme, par sa maîtrise multi-disciplinaire et son exigence, par son désir de surprendre et non seulement de plaire, mérite de figurer parmi ces créateurs d’exception. Si l’on accepte que le génie se caractérise non pas par la perfection absolue mais par la singularité, l’influence, la vision et la capacité à emmener le public ailleurs, alors il est légitime de dire qu’Alexandre Astier est un génie de son art.}} | |||
Version du 29 octobre 2025 à 15:35
Il est popularisé en octobre 2025, suite à la sortie de Kaamelott, deuxième volée.
Kaamelott est considéré comme un délire de chouffin, et beaucoup de forumeurs trouvent l'engouement autour d'Alexandre Astier exagéré, d'où ce pavé probablement ironique.
L'auteur est J-V-C-D et il l'a publié sur ce topic [JvArchive]
Je vais faire très court et aller droit au but, mais Alexandre Astier, contrairement à ce que pense la masse est un génie.
Alexandre Astier est un artiste complet dont le génie se manifeste à plusieurs niveaux : en tant que scénariste, réalisateur, acteur, compositeur, monteur, et plus largement comme créateur d’un univers narratif et esthétique singulier. D’abord, son œuvre majeure, la série Kaamelott, constitue un terrain d’expérimentation où se déploient humour, drame, épique, introspection et invention linguistique, ce qui montre une originalité rare. Il ne se contente pas de revisiter la légende arthurienne dans un cadre convenu ; il la déconstruit, la réinterprète, la modernise, et le fait avec un rythme et une tonalité qui lui sont propres. Cette capacité à métisser les genres montre une forme de génie : il est capable de naviguer entre la comédie pure, le drame profond, l’épopée héroïque et la poésie subtile. Il l’a lui-même exprimé : « Je ne veux pas satisfaire les fans de Kaamelott, je veux les surprendre ». Cela témoigne d’une ambition de dépassement, de ne pas rester dans la simple redite de ce qui plaît, mais de chercher à surprendre, à renouveler, à élever. Cette dimension de surprendre et de renouveler est caractéristique d’un esprit génial qui ne se contente pas d’un succès mais cherche à le transcender. Ensuite, Alexandre Astier est un artisan-auteur au sens plein du terme : il endosse de nombreuses casquettes, ce qui lui permet de contrôler de façon plus ou moins fine l’ensemble de la chaîne de création. Dans une interview il déclare que pour Kaamelott il est « oui, mais seulement jusqu’à un certain point. Kaamelott, c’est moi pour l’écriture, la mise en scène, le montage et la musique. Ces domaines ont en commun le rythme et le mouvement ». Cette maîtrise de plusieurs registres artistiques n’est pas commune et permet une cohérence forte de l’œuvre. Le fait de composer la musique, de monter ses scènes, d’écrire et de diriger témoigne d’une vision d’auteur intégrée, ce qui est souvent réservé aux grands auteurs dans l’histoire du cinéma ou des séries. Cela confère à son travail une singularité, un style identifiable, et une “voix” artistique claire. De plus, il y a chez lui un travail sur le langage, sur le rythme, sur la forme : il ne fait pas simplement “une série”, il explore ce que peut être une œuvre télévisuelle, un film, une bande-dessinée ou un spectacle vivant. Dans l’entretien très technique « Secrets de montage, mixage, scénario… », on lit que « interviewer Alexandre Astier n’est pas chose facile tant son œuvre est diverse. (…) J’ai trouvé l’essentiel de ses réponses passionnantes ». Cette diversité est justement un indice de la profondeur de sa pensée artistique, et du fait qu’il réfléchit non seulement aux histoires qu’il raconte mais à la manière dont il les raconte. Un génie ne se contente pas de raconter des histoires, mais de questionner les moyens, les supports, les formes. En outre, son rapport à la comédie est intéressant et original : il se revendique auteur de « comédie dramatique », d’un vernis comique sur un fond sombre, d’une comédie qui assume ses penchants noirs : « J’ai écrit une comédie qui assume tous les penchants noirs de ses personnages ». Cette approche prouve qu’il ne traite pas l’humour comme une fin en soi, mais comme un vecteur pour explorer des zones plus profondes, plus complexes, plus humaines. Cette capacité à mêler légèreté et gravité, à faire rire tout en faisant réfléchir, à mélanger les tons, est une marque d’exception. Il y a aussi une autre dimension de son génie : la capacité à surprendre le public tout en conservant une cohérence interne forte. Dans l’interview, il affirme qu’il ne veut pas “satisfaire” les fans, mais les surprendre. Cela montre qu’il accepte le risque, la prise de pari, la rupture, et qu’il ne reste pas dans le confort de ce qu’on attend. Cette audace artistique est caractéristique des grandes figures. Ensuite, on peut évoquer la dimension collaborative et humaine de son travail : dans l’interview il explique que « faire des films, c’est ma manière d’aller vers les autres… beaucoup de mes amis sont des collaborateurs avec qui je fabrique des choses ». Cela montre que même s’il est auteur total dans une certaine mesure, il n’isole pas son travail dans une tour d’ivoire, mais s’appuie sur une communauté, des acteurs, des artisans, des techniciens, et qu’il envisage la création comme un collectif. Un génie n’est pas nécessairement un solitaire mais peut mobiliser de nombreux talents, et c’est ce qu’il fait. Ensuite, d’un point de vue narratif et thématique, Alexandre Astier injecte dans ses récits des tensions qui dépassent la simple farce ou la simple quête héroïque : il introduit la remise en question, la solitude du chef, le doute, l’usure, la fin d’un idéal. Dans l’entretien de 2025, il commente que dans le film « l’Arthur » qu’il met en scène est « à bout de forces… il doute de sa légitimité ». Ainsi il enrichit la légende arthurienne d’une dimension humaine, contemporaine, introspective. Il ne se contente pas de reproduire les codes, mais il les actualise, les renouvelle, et donne aux personnages une profondeur psychologique. Cette capacité à mêler épique et intime, grand spectacle et question personnelle, est l’un des signes d’un génie narratif. Il y a aussi un travail stylistique dans sa façon de penser la série et le film : il parle de “chaque scène est une petite montagne à gravir”. Ce souci de l’échelle, de la précision, de la rigueur du plan, du montage, du son, montre qu’il aborde son art de manière physique, presque sculpturale, et non comme une simple production. Ce souci de l’artisanat est typique d’un artiste qui ne lâche pas le moindre détail. D’un point de vue de l’impact culturel, Kaamelott est devenu un phénomène populaire en France, mêlant un public large, des références historiques et mythiques, de l’humour, du langage, des clins d’œil, des codes modernes. Le génie ici réside aussi dans la capacité à construire une langue, une culture populaire, un univers reconnaissable, pénétrant, qui imprègne le public, qui fédère, qui fait corps. Il ne s’agit pas seulement d’un succès commercial, mais d’une œuvre qui marque, qui entre dans l’imaginaire collectif. Le fait même que de nombreuses personnes sur des forums parlent d’“Astier est un génie” en dit long. Bien sûr, l’appel à “génie” peut être discuté, mais il est clair qu’il excède largement la moyenne. Un autre aspect essentiel est sa capacité à évoluer, à ne pas se reposer sur ses lauriers. Comme il l’indique, l’adaptation cinématographique ne visait pas à simplement prolonger la série, mais à proposer quelque chose de nouveau : « L’histoire est la même. La façon de raconter, elle, suit mes envies. (…) J’avais peut-être envie de déconner. » Cette volonté d’évolution, de ne pas demeurer dans un confort déjà acquis, révèle une quête, un désir d’élargissement de l’art, ce qui est souvent le signe d’un artiste de génie. On pourrait aussi évoquer la dimension musicale de son travail : bien que moins souvent commentée par tous, il compose la musique de ses œuvres, ce qui ajoute encore un niveau de maîtrise et de cohérence artistique. L’intégration de la musique et du montage et de l’écriture dans une même vision est rare. Le génie, dans ce sens, est cette capacité à articuler plusieurs disciplines autour d’une œuvre unique. Il y a aussi la dimension lexicale et linguistique : il joue sur le vocabulaire, les répliques, le rythme du dialogue, dans Kaamelott on retrouve des mots, des tournures, des expressions qui sont devenues cultes, un langage reconnaissable. Alexandre Astier a évoqué qu’il prêtait attention au son des mots, à la sonorité des répliques. Cela montre qu’il n’écrit pas seulement des dialogues pour ce qu’ils disent, mais pour ce qu’ils sonnent, ce qu’ils effectuent dans l’oreille, dans la bouche du spectateur ou de l’acteur. Cette attention à la forme du verbe, à la musicalité de la phrase, est un indicateur de raffinement artistique. En addition, il y a un travail sur la temporalité et le format : Kaamelott alterne des épisodes très courts, des formats inhabituels, puis passe au cinéma, au long métrage, avec une autre échelle, d’autres ambitions. Cette flexibilité de format est rare et témoigne d’un esprit qui ne se limite pas à une catégorie ou un format imposé. Il sort des cadres, se module, se transforme. Cette liberté formelle est aussi une composante du génie créatif. On peut aussi souligner qu’Alexandre Astier semble parfaitement conscient de ce qu’il fait, de ses choix, de ses limites, de son identité. Il dit qu’il ne peut pas tout faire, qu’il reste “jusqu’à un certain point” la série, mais que le collectif est immense. Cette humilité relative, combinée à cette ambition, est une bonne combinaison pour un artiste d’envergure : il sait ce qu’il veut, il sait où sont les limites, mais il ne craint pas de tenter, de prendre des risques. Enfin, le fait qu’il embrasse la complexité, les contradictions, la nuance, est un autre marqueur. Il ne simplifie pas indûment l’univers qu’il crée ; il y a du chaos, de la tension, du doute, de l’usure, de l’échec. Il a dit : « Je ne suis pas un homme très social, je vois peu de monde. Faire des films, c’est ma manière d’aller vers les autres. » Cela suggère que même sa démarche artistique est en tension entre solitude et partage, ce qui nourrit une complexité personnelle qu’on peut ressentir dans ses œuvres. En somme, Alexandre Astier incarne ce que l’on pourrait appeler un “génie populaire” : capable de parler à un large public tout en restant exigeant, créatif, innovant. Il n’est pas enfermé dans une tour d’ivoire ou dans l’art pour l’art, mais il élève le divertissement, il redéfinit la comédie, il redonne à la série et au film une dimension d’auteur. Ce mélange d’honneur à l’artisanat, de maîtrise multi-disciplinaire, d’invention formelle et linguistique, d’ambition narrative et populaire, d’audace et d’humilité, voilà ce qui fonde selon moi son statut de génie. Bien sûr, tout n’est pas parfait, et les critiques existent (certains estiment que certaines parties de son œuvre sont moins réussies, ou que la réalisation et le montage pourraient être améliorés) mais le génie ne requiert pas la perfection absolue, mais l’originalité, la vision, l’impact, le dépassement. Comme un internaute l’a résumé sur un forum : « Pour moi Astier il a un génie, et c’est celui de raconter des histoires. Il écrit des dialogues incroyables et il tisse ses personnages d’une manière qui est super intéressante, en jouant tout le temps avec son format. Dans ce domaine il atteint des sommets qu’on peut appeler du génie. » Cette citation supporterait l’idée que sa force principale est narrative mais que cela suffit à justifier l’emploi du mot génie dans ce domaine particulier. On peut détailler encore : en tant que scénariste, Alexandre Astier a su créer un univers riche en micro-références, en clins d’œil, en jeux de langage, ce qui donne une densité à son récit. Le spectateur ne reçoit pas seulement une histoire mais un environnement, une atmosphère, un style. Le travail sur l’univers, sur les personnages secondaires, sur la mythologie interne, est raffiné. Ce type de construction est propre aux œuvres de grande portée. Ensuite, en tant que metteur en scène et réalisateur, il a réussi à porter un projet ambitieux de série vers le cinéma, ce qui implique la gestion de budgets, d’échelles, de production beaucoup plus lourdes, et pourtant il conserve sa signature, son style, ce qui n’est pas donné. Dans l’entretien, il rappelle que le tournage représentait « cent jours de tournage », que « chaque scène devient une petite montagne à gravir ». Cela révèle qu’il aborde le cinéma avec la même rigueur que la série, avec la même attention au détail. En tant que compositeur, il contribue à donner une couleur sonore à son œuvre, ce qui renforce l’identité artistique. En tant que monteur, il décide du rythme, des ellipses, de la structure, ce qui lui permet de modeler l’expérience spectateur de façon très directe. Cela lui donne une liberté rare. Ces différents rôles conjoints montrent que son génie n’est pas mono-dimensionnel mais multi-facettes. Il est rare de trouver un auteur aussi complet dans le secteur audiovisuel français, capable d’écrire, de réaliser, de composer, de monter avec une vision unifiée. Ajoutons encore qu’il a fait preuve d’une longévité et d’une constance dans l’invention : la série Kaamelott a évolué sur plusieurs “Livres” (saisons) et puis a donné lieu au cinéma. Cette évolution montre un artiste qui n’est pas figé mais qui explore, qui avance, qui prend le temps de construire. Il ne se contente pas du hit, du succès immédiat ; il travaille à l’œuvre. Et ce temps long, cette patience, ce soin sont aussi la marque d’un génie qui n’opère pas uniquement par flash mais par constance. Il a aussi su fédérer un public et créer une communauté, ce qui renforce l’impact culturel. Le génie c’est aussi faire œuvre collective, faire sens pour beaucoup, faire que l’œuvre résonne. Enfin, on peut mentionner qu’il n’a pas peur d’aborder des thèmes graves ou complexes dans un format populaire : la légende d’Arthur devient prétexte à parler du pouvoir, de la responsabilité, de la légitimité, de l’usure, du doute, de la faillite, de la solitude. Cette dimension philosophique n’était pas nécessairement requise pour faire rire ou divertir, mais Alexandre Astier l’a intégrée dans son récit, ce qui donne une profondeur rare. Il dit lui-même qu’« être chef, c’est être seul ». En conclusion, je dirais que qualifier Alexandre Astier de génie est parfaitement justifiable à condition de préciser dans quel domaine : celui de la narration audiovisuelle populaire et exigeante, de la mise en forme artistique et de la création d’un univers cohérent et singulier. Il ne faut pas entendre “génie” comme un mythe inaccessible mais comme une personne dont la vision, l’invention, la maîtrise et l’audace font que son œuvre sort de l’ordinaire et marque durablement. Alexandre Astier, par sa capacité à conjuger humour, drame, épopée, introspection, par son travail sur le rythme, le langage, la forme, par sa maîtrise multi-disciplinaire et son exigence, par son désir de surprendre et non seulement de plaire, mérite de figurer parmi ces créateurs d’exception. Si l’on accepte que le génie se caractérise non pas par la perfection absolue mais par la singularité, l’influence, la vision et la capacité à emmener le public ailleurs, alors il est légitime de dire qu’Alexandre Astier est un génie de son art.