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Le pavé Buffalo Grill décrit le restaurant d'autoroute bien connu en poussant jusqu'à l'absurde le marketing de la chaîne, c'est-à-dire son côté far west. Le pavé reprend les gimmicks des westerns spaghettis, notamment l'anti-héro sombre et violent. Cependant, il faut noter que suite au rachat de Buffalo Grill par TDR Capital en 2018, le groupe de restauration Napaqaro est créé. Celui-ci comprend Buffalo Grill mais aussi Courtepaille et bien d'autres. Une profonde refonte stylistique de la chaîne, qui tend à faire disparaître son aspect western, est alors décidée. Cette disparition programmée de l'esprit de l'enseigne historique a provoqué la création d'un nouveau pavé qui reprend l'ambiance "fin de la conquête de l'Ouest" des années 1900.
Le [[Pavay|pavé]] Buffalo Grill décrit le restaurant d'autoroute bien connu en poussant jusqu'à l'absurde le marketing de la chaîne, c'est-à-dire son côté far west. Le pavé reprend les gimmicks des westerns spaghettis, notamment l'anti-héro sombre et violent. Cependant, il faut noter que suite au rachat de Buffalo Grill par TDR Capital en 2018, le groupe de restauration Napaqaro est créé. Celui-ci comprend Buffalo Grill mais aussi Courtepaille et bien d'autres. Une profonde refonte stylistique de la chaîne, qui tend à faire disparaître son aspect western, est alors décidée. Cette disparition programmée de l'esprit de l'enseigne historique a provoqué la création d'un nouveau pavé qui reprend l'ambiance "fin de la conquête de l'Ouest" des années 1900.
 
== Pavé pré-Napaqaro ==
Chaque fois que je vais dans le Buffalo de ma ville, je pars du principe que je suis déjà mort.
 
La surprise nous attend à chaque poussée de porte pour entrer manger.
 
Hier d'ailleurs, je suis allé manger là bas le soir, au soleil couchant.
 
En entrant dans le Buffalo, j'avais cette musique dans la tête. Mettez là pour vous imprégner dans l'ambiance:
 
<nowiki>https://www.youtube.com/watch?v=6MZw_Iv0wdU</nowiki>
 
Je franchis donc la porte. Une dizaine de personnes mangeaient à l'intérieur. Quatre d'entre eux étaient au bar, à boire des pintes de bière, pendant qu'un serveur nettoyait une chope. Ils se sont tous retournés vers moi quand je suis entré.
 
J'ai gardé mon chapeau (on garde toujours son chapeau à Buffalo), je suis allé droit vers le bar, avec une démarche lente. Puis j'ai dis au serveur: "Whisky..."
 
Il me l'a fait glisser le long du bar puis je l'ai bu d'une traite.
 
"Je vais prendre la table 10..." ai je dit d'un ton grave.
 
Les quatre types accoudés au bar me regardaient d'un air tendu. L'ambiance était pesante.
 
Un d'eux s'est approché de moi alors que je m'attablais.
 
"C'est moi le serveur aujourd'hui...étranger..." a t'il dit.
 
"Ah...dommage" ai je dit en consultant la carte.
 
"Pourquoi donc, amigo?" a t'il demandé en me dévisageant.
 
"Je suis un habitué, pied tendre, je sais que les petits nouveaux de ton genre font mal leur job... tu comptes bien faire ton job, amateur?" ai je dit en le défiant du regard.
 
"Modère tes propos l'étranger...ça pourrait vite déraper."
 
Je n'étais guère intimidé. J'ai annoncé ma commande: "Un steak trois poivres grillé..."
 
"Quelle cuisson?" a t'il demandé d'un ton rauque."
 
J'ai répondu: "J'aime la cuisson de mon steak, comme le sort réservé à mes victimes..."
 
"C'est à dire?" a t'il dit d'un air étonné.
 
"Saignante..." ai je répondu simplement en mettant la main sur mon holster.
 
"Je...j'apporte ça...étranger" a t'il répondu d'un air légèrement apeuré.
 
Si j'avais joué au cowboy nerveux dés le début, lui et ses potes du bar m'auraient plumé. J'y suis allé au bluff. L'air mystérieux. J'ai même eu une réduction sur la tarte au pomme en dessert. Je suis même reparti avec une fausse coiffe d'indien après avoir joué sur les bornes d'arcade de Crazy Taxi à l'étage.
 
Buffalo Grill, ça rigole pas.
 
== Pavé post-Napaqaro ==
Déjà, un soleil de pourpre se couchait au dessus de la zone commerciale de Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne. C'était le temps des derniers bisons ; des utilmes menus hold-ups ; la fin de l'Ouest Sauvage. Derrière le rond-point, de l'autre coté du parking poussiéreux oú bien des pieds-tendres avaient perdu la vie, le Buffalo Grill séculaire se tenait encore debout, rongé par les années et par l'inexorable vent d'Est. Assis sur le porche, Johnny jouait de l'harmonica, ; longue plainte jetée au vent poussiéreux. Demain, les yankees viendront enlever l'antique Totem, l'indien de bois, et peut-être même la borne Crazy Taxi qui se trouvait près des toilettes. On racontait même que l'enseigne allait être renommée en "Napaqaro" - personne ne peut arrêter le changement et, Johnny le savait, c'était le temps des derniers pistoleros.
 
À l'intérieur, Miles "J. K." Washington lavait un verre avec un vieux chiffon, derrière le comptoir. Le Buffalo était presque vide, en ce début de soirée - seul un ivrogne venu des plaines était étalé sur les restes de son menu Eldorado, au fond de la salle poussiéreuse. Les derniers rayons du soleil passaient au travers de la vieille fenêtre centrale, et baignaient la salle d'une couleur orangée, presque dorée, révélant quelques grains de poussière en suspension dans l'air âpre.
 
- Tu veux quelque chose pour te requinquer, Johnny ? Un remontant ? Un p'tit Leslie's coffee ?
 
Johnny s'arrêta de jouer, et alluma un cigarillo entamé qui traînait dans la poche avant de sa veste en jean. Les rayons du soleil le dérangeait un peu, alors il remit en place son Stetson.
 
- Ça ira, Miles, ça ira... Tu sais, on aura bien profités, quand même. Combien de duels sur le parking en face du kiabi ; combien de pieds-tendres remis à leur place, indignes du menu shérif ? On a mené une vie violente, mais on était libres. Et ça, les yankees ne le comprendront jamais, avec leurs machines et leurs uber eats.
 
Johnny cracha par terre, un énorme glaire verdâtre.
 
- C'est bien vrai, Johnny, c'est bien vrai... Le temps des bisons est révolu. Mais, quelle époque ça a été, bon sang...
 
Les deux hommes regardèrent le soleil disparaître derrière le Courtepaille abandonné. Miles fit partir le dernier client, puis referma derrière lui la porte du Buffalo, épaisse comme une porte de grange. Le regard embué, il se tourna vers Johnny et lui serra chaleureusement la main.
 
- Je vais essayer de me faire embaucher au Flunch, 'parait qu'il y a un poste aux cuisines. Et toi, Johnny, que vas-tu faire ?
 
Johnny enfourcha sa vieille jument en souriant, il avança un peu, trottinant doucement vers le parking. Puis il se retourna vers Miles. Le soleil auréaulait son chapeau, qui renvoyait des reflets dorés.
 
- J'irai au gré de mon cheval, là oú le vent me portera. Et qui sait, je tomberai peut-être sur un festival country quelque part ?
 
Le cheval se mit au galop, et Johnny disparut, de l'autre côté du rond point de la zone commerciale.
 
🎶 Oh, poor Lonesome Cowboy 🎶

Version du 18 janvier 2023 à 00:58

Le pavé Buffalo Grill décrit le restaurant d'autoroute bien connu en poussant jusqu'à l'absurde le marketing de la chaîne, c'est-à-dire son côté far west. Le pavé reprend les gimmicks des westerns spaghettis, notamment l'anti-héro sombre et violent. Cependant, il faut noter que suite au rachat de Buffalo Grill par TDR Capital en 2018, le groupe de restauration Napaqaro est créé. Celui-ci comprend Buffalo Grill mais aussi Courtepaille et bien d'autres. Une profonde refonte stylistique de la chaîne, qui tend à faire disparaître son aspect western, est alors décidée. Cette disparition programmée de l'esprit de l'enseigne historique a provoqué la création d'un nouveau pavé qui reprend l'ambiance "fin de la conquête de l'Ouest" des années 1900.

Pavé pré-Napaqaro

Chaque fois que je vais dans le Buffalo de ma ville, je pars du principe que je suis déjà mort.

La surprise nous attend à chaque poussée de porte pour entrer manger.

Hier d'ailleurs, je suis allé manger là bas le soir, au soleil couchant.

En entrant dans le Buffalo, j'avais cette musique dans la tête. Mettez là pour vous imprégner dans l'ambiance:

https://www.youtube.com/watch?v=6MZw_Iv0wdU

Je franchis donc la porte. Une dizaine de personnes mangeaient à l'intérieur. Quatre d'entre eux étaient au bar, à boire des pintes de bière, pendant qu'un serveur nettoyait une chope. Ils se sont tous retournés vers moi quand je suis entré.

J'ai gardé mon chapeau (on garde toujours son chapeau à Buffalo), je suis allé droit vers le bar, avec une démarche lente. Puis j'ai dis au serveur: "Whisky..."

Il me l'a fait glisser le long du bar puis je l'ai bu d'une traite.

"Je vais prendre la table 10..." ai je dit d'un ton grave.

Les quatre types accoudés au bar me regardaient d'un air tendu. L'ambiance était pesante.

Un d'eux s'est approché de moi alors que je m'attablais.

"C'est moi le serveur aujourd'hui...étranger..." a t'il dit.

"Ah...dommage" ai je dit en consultant la carte.

"Pourquoi donc, amigo?" a t'il demandé en me dévisageant.

"Je suis un habitué, pied tendre, je sais que les petits nouveaux de ton genre font mal leur job... tu comptes bien faire ton job, amateur?" ai je dit en le défiant du regard.

"Modère tes propos l'étranger...ça pourrait vite déraper."

Je n'étais guère intimidé. J'ai annoncé ma commande: "Un steak trois poivres grillé..."

"Quelle cuisson?" a t'il demandé d'un ton rauque."

J'ai répondu: "J'aime la cuisson de mon steak, comme le sort réservé à mes victimes..."

"C'est à dire?" a t'il dit d'un air étonné.

"Saignante..." ai je répondu simplement en mettant la main sur mon holster.

"Je...j'apporte ça...étranger" a t'il répondu d'un air légèrement apeuré.

Si j'avais joué au cowboy nerveux dés le début, lui et ses potes du bar m'auraient plumé. J'y suis allé au bluff. L'air mystérieux. J'ai même eu une réduction sur la tarte au pomme en dessert. Je suis même reparti avec une fausse coiffe d'indien après avoir joué sur les bornes d'arcade de Crazy Taxi à l'étage.

Buffalo Grill, ça rigole pas.

Pavé post-Napaqaro

Déjà, un soleil de pourpre se couchait au dessus de la zone commerciale de Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot-et-Garonne. C'était le temps des derniers bisons ; des utilmes menus hold-ups ; la fin de l'Ouest Sauvage. Derrière le rond-point, de l'autre coté du parking poussiéreux oú bien des pieds-tendres avaient perdu la vie, le Buffalo Grill séculaire se tenait encore debout, rongé par les années et par l'inexorable vent d'Est. Assis sur le porche, Johnny jouait de l'harmonica, ; longue plainte jetée au vent poussiéreux. Demain, les yankees viendront enlever l'antique Totem, l'indien de bois, et peut-être même la borne Crazy Taxi qui se trouvait près des toilettes. On racontait même que l'enseigne allait être renommée en "Napaqaro" - personne ne peut arrêter le changement et, Johnny le savait, c'était le temps des derniers pistoleros.

À l'intérieur, Miles "J. K." Washington lavait un verre avec un vieux chiffon, derrière le comptoir. Le Buffalo était presque vide, en ce début de soirée - seul un ivrogne venu des plaines était étalé sur les restes de son menu Eldorado, au fond de la salle poussiéreuse. Les derniers rayons du soleil passaient au travers de la vieille fenêtre centrale, et baignaient la salle d'une couleur orangée, presque dorée, révélant quelques grains de poussière en suspension dans l'air âpre.

- Tu veux quelque chose pour te requinquer, Johnny ? Un remontant ? Un p'tit Leslie's coffee ?

Johnny s'arrêta de jouer, et alluma un cigarillo entamé qui traînait dans la poche avant de sa veste en jean. Les rayons du soleil le dérangeait un peu, alors il remit en place son Stetson.

- Ça ira, Miles, ça ira... Tu sais, on aura bien profités, quand même. Combien de duels sur le parking en face du kiabi ; combien de pieds-tendres remis à leur place, indignes du menu shérif ? On a mené une vie violente, mais on était libres. Et ça, les yankees ne le comprendront jamais, avec leurs machines et leurs uber eats.

Johnny cracha par terre, un énorme glaire verdâtre.

- C'est bien vrai, Johnny, c'est bien vrai... Le temps des bisons est révolu. Mais, quelle époque ça a été, bon sang...

Les deux hommes regardèrent le soleil disparaître derrière le Courtepaille abandonné. Miles fit partir le dernier client, puis referma derrière lui la porte du Buffalo, épaisse comme une porte de grange. Le regard embué, il se tourna vers Johnny et lui serra chaleureusement la main.

- Je vais essayer de me faire embaucher au Flunch, 'parait qu'il y a un poste aux cuisines. Et toi, Johnny, que vas-tu faire ?

Johnny enfourcha sa vieille jument en souriant, il avança un peu, trottinant doucement vers le parking. Puis il se retourna vers Miles. Le soleil auréaulait son chapeau, qui renvoyait des reflets dorés.

- J'irai au gré de mon cheval, là oú le vent me portera. Et qui sait, je tomberai peut-être sur un festival country quelque part ?

Le cheval se mit au galop, et Johnny disparut, de l'autre côté du rond point de la zone commerciale.

🎶 Oh, poor Lonesome Cowboy 🎶