Kheys, Administrateurs
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====Le dossier==== | ====Le dossier==== | ||
Il résulte des éléments de la requête que les services sociaux avaient été destinataires de plusieurs signalements indiquant que Madame publiait sur les réseaux sociaux des vidéos où elle déclarait ne plus supporter les cris de Matthieu, qu'elle avait des envies de meurtre, qu'elle comprenait des parents qui secouaient leurs enfants et qu'elle pensait à l'abandonner, pendant que le père de l'enfant ne réagissait pas, voire acquiesçait aux propos de sa des gestes | {{BoxCitation|Citation=Il résulte des éléments de la requête que les services sociaux avaient été destinataires de plusieurs signalements indiquant que Madame publiait sur les réseaux sociaux des vidéos où elle déclarait ne plus supporter les cris de Matthieu, qu'elle avait des envies de meurtre, qu'elle comprenait des parents qui secouaient leurs enfants et qu'elle pensait à l'abandonner, pendant que le père de l'enfant ne réagissait pas, voire acquiesçait aux propos de sa compagne. <br> | ||
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Il était relevé que lors du séjour à la maternité de Madame des gestes inadaptés mettant en danger Matthieu avaient été observés par le personnel qui était inquiet.<br><br> | |||
La requête faisait apparaître qu'en dépit des aides proposées à la mère de les famille celle-ci ne les menait pas à leur terme ou les refusait, à l'instar des interventions de TISF et que les parents ne suivaient pas les recommandations en termes d'alimentation de l'enfant ou des soins à lui apporter.<br><br> | |||
Le signalement mentionnait par ailleurs que Madame avait pu reconnaitre ses difficultés à assumer son rôle de mère mais aussi ses pulsions de mort à l'égard de Matthieu et envers elle-même, d'autant qu'elle présentait un état dépressif récurrent. A ce titre, la psychologue ayant rencontré la mère de famille n'excluait pas une psychose puerpérale sans qu'aucun soin ne soit mis en place. Il était noté que Madame avait connu un passé traumatique empreint de violences dans l'enfance mais aussi de l'alcoolisme maternel. Autour du père de famille, il était noté que bien qu'émettant des craintes autour de l'instabilité psychique de Madame, il ne se montrait pas protecteur envers son fils.<br><br> | |||
Les professionnels évoquaient le potentiel de violence des parents à l'égard de leur enfant qu'ils assumaient sans qu'ils ne réagissent. Il était noté que les parents avaient ressenti une désillusion à l'arrivée de l'enfant, ayant imaginé un quotidien plus facile.<br><br> | |||
Concernant Matthieu, il était noté que lors des premiers jours de sa vie, la prise de poids était faible et que des conseils étaient donnés pour stimuler l'enfant qui ne réclamait pas la nourriture. Pour autant, il était constaté que les parents ne suivaient pas les recommandations des professionnels.<br><br> | |||
De plus, il était relevé que ses parents le décrivaient comme pleurant, hurlant et faisant régulièrement des colères, rendant ses parents démunis face à ses pleurs.<br><br> | |||
De | De la note d'actualisation, il ressortait que Madame peinait à respecter le rythme alimentaire de son fils et que le traitement de Matthieu administré contre le reflux gastro-oesophagien avait été arrêté sans indication médicale. Il était relevé un portage insécurisant de l'enfant par des parents et des pulsions de mort exprimées par Madame et à son encontre et à celui de Matthieu mais aussi un manque d'expression d'affection par les parents. Dans le cadre des droits de visite, était observée une incapacité des parents à apaiser Matthieu qui pouvait manifester des pleurs intenses et cris stridents lorsqu'il était dans leurs bras. Il était repéré chez l'enfant une hyper vigilance. Les professionnels constataient que les parents n'étaient pas en capacité de réguler émotionnellement leur enfant d'autant qu'ils ne manifestaient aucune émotion au contact de Matthieu et qu'ils ne s'intéressaient pas à son quotidien. Concernant l'enfant, il était mentionné qu'il s'était rapidement adapté à son environnement, qu'il était dans l'interaction avec l'adulte et que les seules manifestations de mal-être étaient repérées lors des droits de visite.<br><br> | ||
Au terme de la note était préconisé un maintien du placement de l'enfant.<br><br> | |||
À l'audience, Madame reconnaît avoir tenu des propos alarmants tout en soutenant les avoir proférés dans un moment de détresse lorsqu'elle ne parvenait pas à calmer Matthieu. Les deux parents exposent avoir, à travers les réseaux sociaux, demandé de l'aide tout en admettant que ce n'était pas la bonne solution. Ils évoquent leur projet d'avoir voulu un enfant et leurs difficultés pour aboutir à une grossesse qui avaient supposé des tensions dans le couple et un certain éloignement l'un de l'autre. Madame et Monsieur expliquent que pendant la grossesse, ils parlaient au bébé et qu'ils avaient investi la grossesse. Madame revient sur le suivi psychiatrique qu'elle a repris un peu avant la naissance de Matthieu suite à des idées noires, en lien avec son vécu.<br><br> | |||
Les parents soutiennent qu'ils ont suivi les conseils, ont posé beaucoup de questions et estiment que lorsque le placement a été ordonné, la situation commençait à s'apaiser.<br><br> | |||
Ils réfutent avoir sous-alimenté leur enfant ni arrêté le traitement médical sans indication médicale en précisant qu'ils avaient interrogé le médecin de PMI Ils reconnaissent que les pleurs de Matthieu les angoissent et affirment n'avoir jamais été violent envers lui.<br><br> | |||
Monsieur indique qu'il n'a jamais craint de laisser son fils à sa compagne.<br><br> | |||
L'intéressée reconnaît que face aux difficultés, il était complexe pour elle de déléguer la prise en charge de Matthieu à son compagnon.<br><br> | |||
Ils considèrent qu'il leur est compliqué d'être naturels lors des droits de visite. ayant l'impression d'être scrutés.<br><br> | |||
Ils | Ils entendent les inquiétudes des professionnels mais demandent le retour de Matthieu avec un accompagnement soutenu.<br><br> | ||
L'aide sociale à l'enfance soutient un maintien du placement pour une durée de six mois avec un droit de visite hebdomadaire en lieu neutre et en présence d'un tiers.|Auteur=Le dossier}} | |||
L'aide sociale à l'enfance soutient un maintien du placement pour une durée de six mois avec un droit de visite hebdomadaire en lieu neutre et en présence d'un tiers. | |||
====Décision du tribunal==== | ====Décision du tribunal==== | ||
Aux termes de l'article 375 du code civil, si la santé, la sécurité ou la moralité d'un mineur non émancipé sont en danger, ou si les conditions de son éducation ou de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises, des mesures d'assistance éducative peuvent être ordonnées. | {{BoxCitation|Citation=Aux termes de l'article 375 du code civil, si la santé, la sécurité ou la moralité d'un mineur non émancipé sont en danger, ou si les conditions de son éducation ou de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises, des mesures d'assistance éducative peuvent être ordonnées.<br><br> | ||
En l'espèce, il résulte tant de l'audience que du signalement que Monsieur et Madame ont pu manifester un désarroi profond dans la prise en charge de leur fils qui les a conduit à pouvoir cautionner des actes d'atteintes à la vie des enfants, questionnant nettement sur un éventuel passage à l'acte sur Matthieu. | En l'espèce, il résulte tant de l'audience que du signalement que Monsieur et Madame ont pu manifester un désarroi profond dans la prise en charge de leur fils qui les a conduit à pouvoir cautionner des actes d'atteintes à la vie des enfants, questionnant nettement sur un éventuel passage à l'acte sur Matthieu.<br><br> | ||
Bien qu'ils soutiennent n'avoir jamais voulu se montrer violent envers leur fils, il n'en demeure pas moins que Matthieu a évolué durant ses premières semaines de vie dans un climat où ses parents étaient démunis face à ses pleurs et dans l'incapacité de pouvoir l'apaiser ayant de facto créé une insécurité majeure ayant compromis gravement ses conditions de développement. Son portage insécure, l'absence de marques d'affections et les vives réactions que manifeste Matthieu au contact de ses parents traduisent les carences importantes en termes de capacités de protection de Monsieur et Madame mais aussi des inaptitudes parentales et interrogent des troubles de l'attachement, outre une indisponibilité psychique qui génèrent une mise en danger psychique voire physique de l'enfant, contre laquelle il convient de le préserver. | Bien qu'ils soutiennent n'avoir jamais voulu se montrer violent envers leur fils, il n'en demeure pas moins que Matthieu a évolué durant ses premières semaines de vie dans un climat où ses parents étaient démunis face à ses pleurs et dans l'incapacité de pouvoir l'apaiser ayant de facto créé une insécurité majeure ayant compromis gravement ses conditions de développement. Son portage insécure, l'absence de marques d'affections et les vives réactions que manifeste Matthieu au contact de ses parents traduisent les carences importantes en termes de capacités de protection de Monsieur et Madame mais aussi des inaptitudes parentales et interrogent des troubles de l'attachement, outre une indisponibilité psychique qui génèrent une mise en danger psychique voire physique de l'enfant, contre laquelle il convient de le préserver.<br><br> | ||
Si Monsieur dont l'authenticité doit être soulignée, paraissent volontaires pour se mobiliser et oeuvrer dans le sens de la satisfaction des besoins fondamentaux de Matthieu, pour l'heure, leurs fragilités sont trop importantes et mériteraient une présence constante, qui excluent toute possibilité de retour de l'enfant auprès d'eux, même avec un accompagnement intensif qui est actuellement insuffisant. | Si Monsieur dont l'authenticité doit être soulignée, paraissent volontaires pour se mobiliser et oeuvrer dans le sens de la satisfaction des besoins fondamentaux de Matthieu, pour l'heure, leurs fragilités sont trop importantes et mériteraient une présence constante, qui excluent toute possibilité de retour de l'enfant auprès d'eux, même avec un accompagnement intensif qui est actuellement insuffisant.<br><br> | ||
Par ailleurs, force est de constater que Matthieu s'est très rapidement adapté à son nouvel environnement et qu'il évolue dans un climat sécure, stable et structurant qui ne peut qu'être propice à son développement. | Par ailleurs, force est de constater que Matthieu s'est très rapidement adapté à son nouvel environnement et qu'il évolue dans un climat sécure, stable et structurant qui ne peut qu'être propice à son développement.<br><br> | ||
Dans ces conditions, le placement de Matthieu sera maintenu jusqu'au 31 janvier 2025, permettant ainsi d'assurer à l'enfant des conditions favorables à son grandissement et d'accompagner les parents dans une restauration du lien d'attachement assurément altéré mais aussi dans une prise en charge globale avec orientations sur les dispositifs de droits communs en termes de suivi | Dans ces conditions, le placement de Matthieu sera maintenu jusqu'au 31 janvier 2025, permettant ainsi d'assurer à l'enfant des conditions favorables à son grandissement et d'accompagner les parents dans une restauration du lien d'attachement assurément altéré mais aussi dans une prise en charge globale avec orientations sur les dispositifs de droits communs en termes de suivi. <br><br> | ||
afin de psychologique et d'insertion professionnelle pour Madame favoriser un processus de socialisation du couple qui n'entretient que des relations familiales et virtuelles via les réseaux sociaux. | afin de psychologique et d'insertion professionnelle pour Madame favoriser un processus de socialisation du couple qui n'entretient que des relations familiales et virtuelles via les réseaux sociaux.<br><br> | ||
Dans le cadre du maintien du lien, afin à la fois d'accompagner les parents dans un tel processus mais aussi d'assurer la sécurité de Matthieu, pour l'instant très mis à mal par la mise en présence de ses parents, il y a lieu de leur accorder un droit de visite hebdomadaire en lieu neutre et en présence d'un tiers avec évolution possible tant sur la fréquence que sur les modalités. | Dans le cadre du maintien du lien, afin à la fois d'accompagner les parents dans un tel processus mais aussi d'assurer la sécurité de Matthieu, pour l'instant très mis à mal par la mise en présence de ses parents, il y a lieu de leur accorder un droit de visite hebdomadaire en lieu neutre et en présence d'un tiers avec évolution possible tant sur la fréquence que sur les modalités.<br><br> | ||
Enfin, Madame, regrettant de ne pas bénéficier d'un diagnostic face au mal-être qu'elle ressent et afin de mieux comprendre son fonctionnement psychique, il y a lieu d'ordonner, par décision distincte, une expertise psychiatrique de l'intéressée. | Enfin, Madame, regrettant de ne pas bénéficier d'un diagnostic face au mal-être qu'elle ressent et afin de mieux comprendre son fonctionnement psychique, il y a lieu d'ordonner, par décision distincte, une expertise psychiatrique de l'intéressée.|Auteur=Décision du tribunal}} | ||
==Vie Post-Placement== | ==Vie Post-Placement== | ||
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* '''Le 12 janvier 2025''' : On apprends que le placement est rallongé d'un an<ref>https://www.jeuxvideo.com/forums/42-51-75387471-1-0-1-0-alerte-communique-de-presse-de-magalie.htm</ref>. | |||
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