« Jeuxvideo.com » : différence entre les versions

Co-Créé en 1997 par [[Lightman|Sébastien Pissavy]], il s'impose petit à petit comme ''leader'' des sites français dans le domaine des jeux vidéo, au point de constituer l'une des ''success story'' les plus marquantes de l'internet français. Dans ses quinze premières années le site se démarque par la passion des équipes et leur persévérance, une proximité avec la communauté, une constante innovation pour distancer les concurrents, et du contenu de qualité à haute valeur ajoutée. Cependant à partir de son rachat par Webedia en 2014 il entame une profonde transformation et devient un site racoleur et insipide uniquement tourné vers le profit.[[Fichier:fond jvc jeuxvideo JV.png|vignette|Le logo actuel.]]C'est sur ce site web que se développe une très forte communauté de jeunes internautes dans les années 2000. Ceux-ci se regroupent sur la partie forum du site, et notamment ses [[Blabla|blablas]], au point de créer une sous-culture unique en son genre, composée d'innombrables [[Délire|mèmes]] propres à JVC et d'un vocabulaire original.

Après sa démission en août 2012, [[Lightman|Sébastien Pissavy]], alias ''Lightman'' {{CDV|Pseudo=lightman}}, entreprend d'écrire un livre qui constitue une mine d'or inestimable sur la création de Jeuxvideo.com et son histoire jusqu'en 2012 : [[Jeuxvideo.com - Une odyssée interactive]].

Cette section est en grande majorité rédigée d'après ce livre. L'essentiel de l'action se déroule à Aurillac (Cantal) ville d'origine de ''Lightman''.

Début 1997 le serveur Minitel fait gagner assez d'argent aux trois comparses pour leur permettre de voir plus grand. Ils décident de créer une entreprise et réunissent tant bien que mal la somme de 50.000F pour ce faire. Les trois se rencontrent pour la première fois à Saint-Flour puis se dirigent vers un cabinet comptable pour créer ''[[L'Odyssée Interactive]],'' un nom choisi pour évoquer l'aventure et un voyage vers l'inconnu.

En peu de temps le budget de l'entreprise est liquidé en nouveau matériel, disquettes vierges, frais internet. ''Lightman'' se penche sur la réservation d'un nom de domaine simple et générique pour permettre l'essor de son entreprise. Étonné que ''Jeuxvideo.com'' ne soit pas déjà déposé, il le réserve le 18 février 1997<ref>https://who.is/whois/jeuxvideo.com</ref>. ''Stoub'' code et conçoit intégralement le site en quelques semaines. Il contenait un top des jeux-vidéos du moment, la dernière version de l'ETAJV téléchargeable, des actualités, et trois forums rudimentaires libres d'accès sans besoin d'inscription. ''Stoub'' assurait à lui seul la maintenance technique et produisait le contenu éditorial.

[[Fichier:JVC 1997 2.png|vignette|Version septembre 1997.]]Le site gagne en visibilité en étant partagé par ''Wanadoo'' et ''MSN''. Pourtant, le web de l'époque était désastreux : très peu ergonomique et avec un débit très lent, il était réservé à une élite technophile. Le premier concurrent de JVC qu'est Overgame dépose le nom de domaine ''jeux-video.com'' en toute connaissance de cause : ce site factice servira de redirection vers Overgame pendant plusieurs années, ce qui n'est pas sans déplaire à Lightman qui juge cette pratique déloyale.

Sur le même modèle contributif que l'ETAJV, les utilisateurs pouvaient proposer des articles que JVC publiait. Lightman quand à lui gère JVC vissé devant son ordinateur sept jours sur sept, de 7h30 à minuit, tel un moine obsédé par son site web. Mais pour augmenter ses revenus l'entreprise réalise quelques prestations informatiques auprès de divers clients. Lightman éprouve le besoin d'acquérir des locaux afin de gagner en crédibilité. Il apprends qu'un complexe de locaux pour les jeunes entreprises des nouvelles technologies s'implante en périphérie d'Auriac, une chance qu'il saura saisir. L'OI perçoit aussi sa première et dernière subvention de 40.000 F, ce qui sera un vrai coup de pouce.

Fin 1997 L'ETAJV cumule 1000 astuces pour 800 jeux, JVC enregistre 475.000 visiteurs et le serveur Minitel 2500€ en chiffre d'affaire sur le seul mois de décembre. Au total L'Odyssée Interactive cumule 40.000 F<ref>Soit 9 219,14 Euros de 2023 selon l'INSEE</ref> de bénéfice depuis sa création, ce qui rend optimiste l'équipe.

L'équipe désire toujours plus enrichir JVC. D'abord un annuaire des sites traitant de jeux-vidéos est implémenté sur JVC, puis une petite boutique pour vendre des Action Replay en février 1998. Une version ''offline'' du site de 5 Mo seulement permettant d'avoir accès à l'intégralité de son contenu voit le jour sur disquette, mais reste peu diffusée. Pendant ce temps les bénéfices dus aux publicités sont en dent de scie, et Lightman souhaite trouver une solution plus pérenne. Il dégotte une petite régie parisienne aussi artisanale que l'OI pour gérer les pubs qui génèrent environ 10.000 F à 15.000 F<ref>Entre 2 290,05 et 3 435,07 euros de 2023 selon l'INSEE</ref> par mois. Cependant le serveur Minitel reste le principal pourvoyeur de fonds et Lightman a conscience qu'il doit continuer de chercher de nouveaux revenus.

 

En juin 1998 le palier du million de vues en un mois est atteint, et les revenus de la publicité décollent enfin, ce qui permet d'employer Stoub et de lui verser un salaire. En septembre 1998 l'ETAJV est déclinée sur console, et JVC migre sur un serveur flambant neuf.

L'OI emménage enfin dans ses locaux 14 avenue Garric, au sein du complexe d'entreprises de Tronquières à Aurillac. Cela permet à Lightman de sortir de son isolement. L'OI quant à elle se rapproche avec beaucoup d'entreprises pour des publicités croisées dans l'effervescence du Web à ses débuts. En effet, 1999 est l'année où le Web commence à être médiatisé, les jeunes entrepreneurs français, abandonnant leurs études pour se lancer à la conquête du Web digne d'une ''success story'' à la Amazon, suscitent l'enthousiasme auprès des journalistes.  L'OI représente d'ailleurs la région Auvergne à un concours national des espoirs du Net et est de plus en plus sollicité par des acteurs du milieux.

JVC enrichit sa boutique en vendant des jeux-vidéos, que ''Lightman'' commandait puis réexpédiait fastidieusement, ce qui était très chronophage par rapport à la masse de tâches à accomplir, sans parler des tests de jeux à faire chaque jour. Complètement débordés, les trois acolytes décident d'employer un nouveau salarié qui s'occupera de la rédaction. Une page de recrutement est donc ouverte sur le site, et une centaine de personnes candidatent. Les entretiens se déroulent dans les locaux de JVC avec des candidats face à un Lightman hésitant et incertain quant à la manière de conduire un entretien. Ce sera finalement [[Kornifex]] qui sera choisi, le premier rédacteur de JVC. À peine quelques semaines plus tard [[Melo]] est engagé également.

Le mois consacré aux mises à jour arrive : septembre 1999. Stoub travaille 20 heures d'affilée pour produire une nouvelle version du site pour supporter le nombre toujours croissant d'utilisateurs, notamment sur les forums. Peu après un ''webdesigner'' du nom de [[Reno]], connu de longue date de ''Lightman'' postule pour travailler à l'OI. Il sera engagé et permettra d'apporter son expérience à un domaine que personne ne maîtrisait très bien dans la petite entreprise. Celle-ci reçoit le PDG de Micromania [https://fr.wikipedia.org/wiki/Micromania-Zing Albert Loridan] venu tâter le terrain et obtenir des renseignements sur le Net.

[[Fichier:le point décembre 1999 lightman odyssée interactive.jpg|vignette|Lightman est nommé dans ce classement du magazine Le Point en décembre 1999.]]Lightman et ses associés constatent que JVC vaut beaucoup d'argent mais que son avenir n'est pas pour autant certain en raison de la concurrence émergente. Ils décident de céder la société à un investisseur afin de pouvoir toucher un retour sur investissement important après ce dur labeur. Les associés confient la gestion de la vente à UBS, l'une des banques les plus prestigieuses du monde qui voit d'un bon œil cette petite entreprise du net.

 

En novembre 1999 un jeune stagiaire se présente à Lightman : David Bordas (pseudo [[Haazel]]) qui deviendra informaticien et bien plus tard directeur technique de JVC. Vers la fin du mois, le module d'avis des lecteurs est mis en place permettant à chacun de donner un avis et une note aux jeux et de comparer la moyenne des lecteurs avec celle de la rédaction. Ce module rencontre un immense succès.

 

Un nouveau rédacteur ([[Twitten]]) est engagé au début de l'an 2000. Lightman rencontre Valéry Giscard d'Estaing à l'occasion d'une petite cérémonie où il est élu auvergnat de l'année 2000. Suite à ce prix, Tous les projecteurs locaux sont tournés sur Lightman pendant quelques temps.

De son côté Lightman rencontre des dizaines d'acquéreurs potentiels dans le cadre de la cession de JVC. Et après plusieurs mois de propositions, de déplacements et de réunions éreintants, Lightman et ses compères signent finalement la cession auprès de '''Gameloft/Ubisoft''' qui acquiers Jeuxvideo.com pour une somme tenue secrète mais qu'on devine importante. Par la suite la rédaction gardera toujours une indépendance totale vis à vis d'Ubisoft, ce sur quoi certains pouvaient légitimement se questionner. Mais Ubisoft n'exerça jamais de pression, et la rédaction de JVC se distingua pour sa probité lorsqu'il s'agissait de tester et noter des jeux Ubisoft ou d'annonceurs divers. L'honnêteté de Lightman alla jusqu'à refuser des avantages alléchants pour les salariés de JVC qui auraient pu obtenir des actions de Gameloft à moitié prix.

Lightman et [[Kornifex]] s'envole pour l'E3 de Los Angeles en mai 2000. Ils reviennent impressionnés par la machine américaine, et toute l'équipe veille tard pour mettre en ligne un dossier complet sur cet évènement. JVC culmine toujours à 1.5 millions de visites mensuelles, mais pour distancer le nouveau concurrent français, Zonejeux.com, JVC implémente un système d'alerte pour les nouvelles sorties et un Top 20 des meilleurs jeux du moment.

[[Leviathan]] quitte l'entreprise pour de nouveaux horizons, et son poste est confié à [[Haazel]] qui entreprend de recoder toute la partie forum du site en langage C, rendant les forums plus rapides et optimisés. Côté rédaction [[Melo]] retourne dans sa région tandis que [[Pilou]] et [[Romendil]] rejoignent l'équipe.

====Le premier évènement de la communauté JVC====

À cette époque le module de chat implémenté en 1997, poppant dès l'entrée sur le site, accueillait jusqu'à 250 connectés en heure de pointe. Le chat était modéré par une vingtaine de modérateurs, et était le lieu de diverses animations comme des quiz ou des concours. Le premier couple de l'histoire de JVC à s'être connus sur le site se forme : Lisa (modératrice) et Battle_Angel, une québécoise et un français de 19 ans, ne s'étant jamais rencontrés, se fiancent officiellement sur le chat devant tout le monde. Ce fut un évènement retentissant dans la communauté naissante, et qui prit un tour abracadabrantesque lorsque Battle_Angel se rendit au Québec pour découvrir que Lisa était en réalité une ménagère de 50 ans. Cela fut longuement commenté sur le site, et cet évènement est sans doute la premier évènement notable de la communauté de JVC.

Le serveur Sun sur lequel reposait JVC commence à devenir étroit, le site est alors transféré sur 4 serveurs Linux beaucoup plus puissants et stables. De petits jeux java de Gameloft sont installés sur le site. Début 2001 [[Kornifex]] et [[Twitten]] quittent l'entreprise et sont remplacés par [[Jihem]] qui accèdera plus tard au poste de rédacteur en chef.

À la fin de l'année 2001 JVC écrase définitivement ses concurrents avec 46 millions de pages vues contre 13 pour ZoneJeux.com et encore moins pour les autres sites. Cependant JVC traverse une période de ventre mous, ses revenus publicitaires sont en deçà de ce qui est attendu, malgré l'audience croissante. L'équipe est contrainte de se réduire à 8 personnes.

JVC développe une version [https://www.wikiwand.com/fr/I-mode i-mode] pour téléphone portable qui vivra quelques années et engrangera des revenus intéressants. En 2003 Lightman réalise le ''grand chelem'' des gamers : il participe à l'ECTS, l'E3, et le Tokyo Game Show.

[[Fichier:JVC 2005 2.png|vignette|La nouvelle version du site en 2005.|506x506px]]JVC continue de croître grâces aux optimisation de la société Brioude qui aide le site à se référencer sur Google. Fin 2004 l'équipe augmente fortement en effectif. Suite à cela l'organigramme de la rédaction est remanié :

Le licenciement de Franck fut un évènement important pour la communauté, au grand regret de Lightman.

En 2011 L'[[Affaire Jean Dujardin]] puis l'affaire [[Chaldeen]] défraient la chronique et le blabla 15-18 ans se retrouve de plus en plus médiatisé. Ces affaire n'entament pas les chiffres d'audience de JVC qui continue de se développer autour de la vidéo avec la nouvelle rubrique "''Chroniques''" proposant des partenariats avec des youtubeurs célèbres.

Entre 2011 et 2013 le site lance plusieurs chroniques hebdomadaires animées par des vidéastes. Ces chroniques deviennent très appréciées et proposent un contenu de qualité autour du jeu vidéo, mais aussi autour d'aspects moins traités comme la musique, le speedrun, ou le développement. C'est dans ces chroniques que des vidéastes à la notoriété reconnue feront leurs premiers pas (Usul, le Joueur du Grenier, Karim Debbache, Edward, At0mium).{{Article détaillé|Article=Chroniques de Jeuxvideo.com}}Côté communauté, entre 2012 et 2017 de nombreux nouveaux [[Smiley|smileys]] sont ajoutés au site suite à des concours, ainsi que des [[Stickers intégrés de Jeuxvideo.com|stickers intégrés]].  

Le 23 Juin 2021 à 11h, le site [https://www.jeuxvideo.com/news/1427134/jeuxvideo-com-devient-jv-et-se-refait-une-beaute.htm change pour un design] plus moderne et moins original. Le site se renomme '''JV''' et arbore un logo "JV" en bleu et rouge, qui donnera naissance au délire [[Jeunesse et Valeurs (mouvement politique)|Jeunesse et Valeurs]].

Début 2023 une petite polémique voit le jour lorsque le Joueur du Grenier posta un tweet demandant à JVC d'arrêter de commenter le moindre de ses faits et gestes dans des articles raccoleurs<ref>[https://twitter.com/Frederic_Molas/status/1614956835571736576?t=w3jKbEv1I_wQhcsiNk9aDg&s=19 Le tweet]</ref><ref name=":1" />.