« Pokonche » : différence entre les versions

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===== '''La Pute''' =====
===== '''La Pute''' =====
[[Fichier:pokonche_pute.png|gauche|vignette|Je me couche sur tous les spots. Et tous les matelas.]]Archétype atemporel, récurrente dans l’imaginaire collectif, emblème inversé d’une société qui prône la retenue tout en se caressant sous la table, la Pute n’est ni une insulte, ni un jugement moral de nos jours, mais une fonction horizontale en pleine verticalisation du monde. Car à l’ère du consentement contractuel, des CGU sexuelles et des statistiques Tinderiennes, celle qui décapsule son string plus vite que son Uber Eats ne refroidit redevient en quelque sorte l’avant-garde involontaire du chaos intime. Et pourtant, nul besoin ici de trottoir ni de lampadaire clignotant : c’est souvent dans un salon Discord, un PM Messenger ou un petit DM claffi de stickers "UwU" que se négocient les nouvelles passes, tarifées non plus en liquide mais en validation sociale, en abonnements, en like, en screenshot partagé à minuit moins quart avec la mention "t'as vu cette chienne ?". L’obtention du titre Pute ne requiert d’ailleurs ni dépistage complet, ni consentement mutuel notarié — la simple volonté de diluer la tendresse dans la lubricité, combinée à une régularité métronomique dans l'exhibition, suffit à l’auto-attribution. Et si la PrEP protège peut-être des virus, elle ne préserve nullement du stigmate digital. Car en vérité, à l'heure où tout se screen, tout se forward, et tout se recycle dans des threads Twitter nauséabonds, être une pute, c’est surtout accepter d’être une donnée ouverte, exploitée, cliquable — et de toute façon, le mal est déjà fait, salope.<blockquote>Le titre de Pute est attribué au joueur '''qui s'est le plus souvent couché''' pendant le tournoi.</blockquote>
[[Fichier:pokonche_pute.png|vignette|Je me couche sur tous les spots. Et tous les matelas.|centré]]Elle a ce talent rare d’être toujours là sans jamais peser. Présente mais jamais engagée. Une espèce de vapeur humaine qui disparaît dès que le vent tourne. Les cartes, elle les regarde comme elle a regardé ses amants : une demi-seconde d’espoir, un sourire automatisé, puis plus rien. L’absence de colonne vertébrale comme stratégie de survie. Ce n’est pas qu’elle refuse le combat — c’est qu’elle le subodore à trois kilomètres et préfère s’évanouir, discrètement, dans la moiteur d’un repli feutré. Certains disent que c’est de la prudence. Mais la vérité, c’est qu’on l’a trop vue se cambrer devant le moindre soupçon de danger, trop vue plier comme une salope devant le moindre jeton levé. Elle n’a pas honte. Elle a mieux : l’habitude. À chaque relance, elle baisse les yeux. À chaque tension, elle ouvre la porte. Et quand la rivière arrive enfin, elle n’est déjà plus là. Elle ne joue pas. Elle attend que ça passe. Et ça passe, comme tout le reste dans sa vie. Les mecs, les mains, les coups durs. C’est une pute. Une vraie. Pas celle qu’on paie, non. Celle qu’on attend. Celle qui se couche avant même qu’on la touche. Elle a le pli facile, comme on dit du linge usé. Un vieux tissu d’âme froissé par la répétition. Elle ne gagne jamais mais perd rarement. Et c’est ça, peut-être, le vrai prix à payer : survivre sans exister, ramper sans jamais mordre, finir intacte mais jamais debout. Une vie de bouton passé sans qu’on l’appuie. Une caresse dans le vide. Un corps qui dit non sans qu’on l’ait effleuré.<blockquote>Le titre de Pute est attribué au joueur '''qui s'est le plus souvent couché''' pendant le tournoi.</blockquote>


===== '''Le Voyeur''' =====
===== '''Le Voyeur''' =====
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